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Pour la première fois en Hongrie a été organisée le dimanche 7 octobre 2012 à 15 heures une bénédiction des animaux au centre équestre de Sóskút.
Déjà dès 11h du matin ont été proposées diverses activités. Le vaste et confortable restaurant du centre équestre a accueilli sa clentèle à partir de midi .

Cette manifestation demeure la résultante d’une succession de circonstances qui remontent aussi loin que le dimanche 21 juin 1981, date de rencontre d’une hongroise et d’un français. Leur vie commune, quelques temps après en France, sera toujours accompagnée par un ou plusieurs chats.
En 2000 une de leur voisine qui possède 17 chats, une tortue et un hérisson leur fait confiance pour qu'ils s'occupent de tout ce petit monde selon une organisation préétablie digne d'un roman.
Un jour de 2006 elle voit, lors de l’émission de télévision française « 30 millions d’amis », un reportage sur la bénédiction des animaux à l’église Sainte Rita à Paris, organisée chaque année le premier dimanche de novembre. La première fois elle s'y rend seule, son mari étant plutôt du genre « ni dieu, ni maître ». Par tolérance, curiosité et amour des animaux il participera, lui aussi, à cette manifestation religieuse très décontractée dès 2007.
Puis vint la découverte du magazine Macska egyesület en 2010 pour lequel elle écrit quelques articles. Finalement en septembre 2011 c’est la rencontre avec la responsable de Macska egyesület. Le projet prend forme à partir de cette date et se concrétise en avril 2012.

Les liens religieux et artistiques entre la France et la Hongrie sont beaucoup plus étroits qu’il n’y paraît. Déjà à l’époque de la Pannonie, le fils d’un soldat romain né à Savaria (Szombathely) en 336 deviendra par ses convictions religieuses le fameux Saint-Martin, évêque de Tours. Il meurt à Candes le 8 novembre 397. L'empire romain s'éfondre en 476 mais le mot Pannonia subsiste encore pour des siècles. Curieusement en France, près de Rocamadour (Lot), un lieu s’appelle La Pannonie.


pL'origine du nom de cette commune du nord du Lot reste un mystère.
Certes des tribus hongroises ont envahi la France entre 910 et 954. Certes elles saccagèrent en 924 l'abbaye Saint-Pierre de Moissac (Tarn-et-Garonne) fondée par Clovis en 506 mais est-ce une preuve? Avant eux, les Arabes d'al-Andalus (par deux fois au VIIIème siècle) et les Vikings (au IXème siècle) avaient déjà pillé les lieux.
Le deuxième élément, beaucoup plus intéressant, est l'incendie qui ruina l'abbaye de Pannonhalma, près de Györ en Hongrie, au début du XIIème siècle. Les bâtiments furent réhabilités et aggrandis en 1137 mais entre-temps certains moines bénédictins hongrois seraient venus en France, en Corrèze, à l'abbaye Saint-Étienne d'Obazine (Aubazine) à laquelle est justement rattachée La Pannonie. Ce fait demande a être démontré même si la date de construction de l'abbaye en 1127 semble le corroborer. Alors la Pannonie doit-elle son nom à des bénédictins hongrois venus travailler ici (après leur arrivée à Obazine), dans une ferme-abbaye construite à l'emplacement de l'actuel château?
Bénédictins et cisterciens appliquent tous deux la règle de Saint-Benoît.
Un document serait à étudier : le cartulaire de l'abbaye cistercienne d'Obazine qui mentionne l'évolution du patrimoine de l'abbaye entre 1130 et 1200. La clef est peut-être là.
Obazina est devenue Obazine (Aubazine) et Pannonia est devenue Pannonie.

 

aL'abbaye cistercienne d'Aubazine (XIIème siècle) est située au sud de la Corrèze, près de Brive.
Entre 1120 et 1135 une communauté, fondée par Étienne de Vielzot (1085 Bassignac - 8 mars 1159 abbaye de Bonnaigue), applique une doctrine proche de celle des Chartreux. Deux monastères sont construits entre 1127 et 1142 : un pour les hommes à Obazine et un pour les femmes à 600 mètres de là, à Coyroux. Mais l'accroissement des effectifs oblige son fondateur à opter dès 1135 pour un mode de vie plus adapté. En 1142 des moines cisterciens viendront de l'abbaye de Dalon pour leur enseigner leur règle. En 1147 l'abbaye d'Aubazine sera affiliée "à la maison mère", celle de Cîteaux.
Vers 1130-1135 des moines bénédictins hongrois seraient peut-être venus ici après l'incendie de leur monastère à Pannonhalma.
Bien que la distance minimale dépasse aisément les 1700 kms, l'hypothèse d'un périple aux 2/3 en bateau, moins harassant, est tout à fait plausible d'autant que le Danube passe à 20 kms de Pannonhalma. De là il est possible de voguer jusqu'à Tuttlingen (Allemagne) puis gagner à pied ou à cheval Schaffhausen (Suisse) distant de 40 kms. Cette ville possède une abbaye bénédictine datant de 1049. Ensuite il faut voguer sur le Rhin jusqu'à Bâle (Suisse).
Après il faut alterner marche et bateau, descendre le lac de Neuchâtel, une partie du lac de Genève et le Rhône jusqu'à Saint-Maurice-l'Exil. Puis direction Yssingeaux, le Puy-en-Velay, Saint-Flour, Aurillac, Argentat et Obazine avec des haltes régulières sur ces antiques routes.
En 1198 deux troubadours, dont le fameux Gaucelm Faidit (1166-1218) d'Uzerche (Corrèze), feront le chemin inverse pour accompagner Constance, la fille d'Alfons II d'Aragon, à son mariage avec le roi Imre à Esztergom.
Nul doute que l'énorme quadrillage de monastères et d'abbayes construits durant ce XIIème siècle a grandement contribué à faciliter ces déplacements de plusieurs semaines.

 

sLe pape Sylvestre II, connu sous le nom de Gerbert d’Aurillac, grand érudit du Xème siècle, enverra en l'an 1000 une couronne royale à István (Étienne), sacré premier roi chrétien de Hongrie fin 1000/début 1001.
L'intérieur de l'église de Saint-Simon (Cantal) décorée par Szinte Gábor à l'occasion du millénaire du couronnement du roi Étienne de Hongrie a été achevé en 2004.
Vers 948 serait né près de là Gerbert d'Aurillac (Sylvestre II), pape du 2 avril 999 jusqu'à sa mort à Rome, le 12 mai 1003.
À noter une pointe d'humour sur la partie gauche de la fresque ci-contre : Szinte Gábor a inscrit son nom sous l'archange Gabriel, or Szent Gábor se traduit en français par Saint-Gabriel. Sur la partie droite de la fresque vous pouvez lire : "dans son rêve le pape Sylvestre II voit l'archange Gabriel lui enjoindre de remettre une couronne à Étienne roi des Hongrois".

 

s"La remise de la couronne aux Hongrois" et "le couronnement de Saint-Étienne" (István a kiraly) peints par Szinte Gábor en l'église de Saint-Simon (Cantal)

 

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Vue partielle de l'église de Saint-Simon (Cantal)

 

 

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